Je partage aujourd’hui une de mes récentes découvertes. Je cherchais à lire cette année des livres différents de mon genre habituel et je suis tombée par hasard sur le nouveau groupe de lecture d’Emma Watson sur goodreads : Our Shared Shelf dont elle a fait la promotion sur les réseaux sociaux. L’idée est d’être un groupe de lecture féministe.
L’idée m’a plu, car je n’ai jamais étudié particulièrement de livres féministes dans ce but , je suis donc intérressée de voir quels livres vont être présentés et des discussions qui vont suivre. C’est une opportunité de lire de nouveaux livres et d’échanger.
Le groupe a en seulement 2 semaines déjà plus de 88’000 membres, avec de nombreuses discussions, ça promet d’être animé.
Le premier livre est “My life on the Road” de Gloria Steinem. Je l’ai commandé et je viens de le recevoir, il est en anglais donc difficile à se procurer directement.
Si certains sont intéressés de discuter des livres avec moi laissez-moi un message, j’y répondrais avec plaisir.
Ce club fait aussi ressortir une autre question qui est celle du féminisme, et de sa définition exacte. J’ai souvent entendu que c’était contre les hommes et des remarques négatives, mais en fait l’idée de base c’est l’égalité de sexes, les mêmes droits pour tout le monde. C’est un concept positif et contre personne au contraire.
J’ai donc réfléchi à ce que c’était pour moi et me suis rendu compte que c’est un terme qui a été quasi absent de mon vocabulaire toute ma vie. Petite, c’était les suffragettes et celles qui s’étaient battues pour le droit de vote et je pensais qu’elles avaient réussit et que l’on avait l’égalité.
J’ai été élevé sans limitation du fait que j’étais une fille et j’ai toujours cru que je pouvais faire ce que je voulais hors de stéréotype masculin/féminin. J’étais catastrophé d’entendre des petites filles dire qu’elles ne pouvaient pas faire tel métier, car ce n’était pas un métier de fille.
Avec le recul, je vois que le côté féminin a toujours été un peu étouffé ou pas valorisé, je pouvais faire la même chose qu’un garçon, aussi bien et j’ai avancé dans la vie comme ça. Mon père m’a appris à changer une roue et à faire un créneau, m’a encouragée à faire une école d’ingénieur, il était peut être plus inquiet pour moi, car j’étais une fille, mais il ne doutait pas de mes capacités. J’ai fait les études que je voulais et personne n’a jamais essayé de m’en empêcher, même au travail ensuite, ça n’a jamais été un problème.
Il me fallait juste un peu plus de courage en arrivant sur un nouveau chantier, mais j’ai toujours été acceptée et ai ignoré le sexisme de tous les jours dont ma présence faisait prendre conscience. Le mec qui dit à son collègue « tu tapes comme une fille » pour le réprimander se rend soudain compte de la signification et se retrouve gêné. Je me suis retrouvé ensuite avec le marteau dans les mains pour faire mieux, et pour compenser de la phrase offensive. Je me suis rendu compte qu’il me fallait prouver encore et encore que j’étais égale, il fallait que je fasse mieux qu’un autre pour justifier ma place aussi bien à moi qu’aux autres.
J’ai vraiment ressenti le décalage que quand je suis devenue mère et que je me suis retrouvée face à mes taches de « femme » et mon métier d’« homme » et les contraintes des deux. C’est à ce moment-là que je me suis aperçue que toute ma vie j’ai essayé d’être un homme dans un monde d’homme et d’ignorer une partie de mes possibilités, c’était la « bonne façon d’être ».
Et là, il fallait un aménagement qui respecte aussi bien mes capacités et ce que j’aimais faire, mais aussi ma féminité et ma place de mère, je devais tout être en même temps. J’ai vécu cette période comme une forte opposition des deux parties de ma vie et ai dû faire des compromis dans une société et des horaires rigides. Je m’étais battue pour être égale et prouver que j’étais aussi bien qu’un homme, mais je me retrouvais avec beaucoup de contraintes contradictoires et j’ai du devenir encore plus forte et faire encore plus pour répondre à la double exigence, es fois impossible.
À ce stade-là, j’étais consciente du problème et assez révoltée.
J’ai peu de temps après entendu le discours d’Emma Watson à l’ONU pour le HeForShe, et elle m’a énormément touchée, car elle avait raison il y a encore beaucoup à faire, c’est un changement progressif et les deux cotés doivent changer. L’appel était aussi pour moi.
http://www.unwomen.org/fr/news/stories/2014/9/emma-watson-gender-equality-is-your-issue-too
Nous vivons dans des modèles de société qui restent inégalitaires. Mais ce dont nous avons besoin, c’est d’une égalité qui prenne en compte nos différences et nos choix et que ni les hommes ni les femmes ne doivent entrer dans un stéréotype.
Alors oui, je suis féministe, je suis pour l’égalité des sexes dans le respect ce que nous sommes.